Un article paru dans le Victoria Times Columnist m’a fait sursauter l’autre jour -- « “It’s booze, gambling that powers Alberta.” » (L’Alberta carbure à l’alcool et au jeu). C’est assez surprenant qu’avec toute les richesses qui découlent du pétrole et alimentent l’économie, le gouvernement de l’Alberta fasse encore plus de profit avec les taxes générées par l’alcool et le jeu qu’avec les redevances sur les combustibles fossiles.
En Nouvelle-Écosse, on lançait souvent à la blague que les recettes générées par la société des alcools dépassaient largement celles issues de l’exploitation pétrolière et gazière en mer. L’idée que cela est vrai pour l’Alberta aujourd’hui est pour le moins renversante. En fait, l’Alberta accuse un déficit de 4,8 milliards de dollars.
Dans le discours liminaire que j’ai prononcé dans le cadre de l’AGB en fin de semaine dernière, je comparais la fleur de rhétorique voulant que le Canada soit une « superpuissance énergétique » avec la réalité qui nous confine plutôt au rôle de « laquais énergétiques ».
La différence entre la Norvège, avec son fonds patrimonial (une réserve de 400 milliards de dollars), et l’Alberta, avec son déficit débilitant, est de taille. La Norvège a déjà instauré une taxe sur le carbone; l’Alberta tente par tous les moyens de freiner la lutte contre les changements climatiques.
Pendant ce temps, les Canadiennes et les Canadiens se font dire que nous profitons de la manne pétrolière. Alors comment ce « moteur de croissance » géant a-t-il pu se laisser ravir le pion par la boisson et le jeu?