OTTAWA - Le Parti vert du Canada souhaite que le Canada prenne
des mesures pour augmenter la transparence sur d'éventuelles contaminations
radioactives dans la foulée de la catastrophe nucléaire survenue à Fukushima.
Le médiateur de l'Union européenne a ouvert une
enquête sur le peu d'information fournie aux citoyens européens sur une éventuelle
contamination radioactive des aliments provoquée par la catastrophe nucléaire
de Fukushima, amplifiant d'autant plus le manque criant d'information communiquée
par le gouvernement du Canada sur les risques éventuels pour les résidents du
pays.
Santé Canada surveille les niveaux de rayonnement dans
l'atmosphère et publie ses résultats sur son site Web. Cependant, rien
n'indique que le gouvernement vérifie également les taux de radionucléides
présents dans les produits alimentaires distribués au Canada.
« Nous savons que les retombées radioactives de
Fukushima ont atteint nos rivages, mais la surveillance des niveaux
atmosphériques donne un aperçu partiel des risques éventuels pour les
Canadiennes et les Canadiens », a dit Elizabeth May, chef du Parti
vert du Canada et députée de Saanich-Gulf Islands. « Les
radionucléides ont tendance à se concentrer dans les aliments, comme les
produits laitiers. Est-ce que Santé Canada s'en préoccupe? Si oui, pourquoi
cette information n'est-elle pas divulguée aux Canadiennes et aux Canadiens?
Si non, alors pourquoi pas? »
Il est de notoriété publique que les dommages subis
par le système de refroidissement dans le tremblement de terre et le tsunami du
1er mars dernier ont provoqué la fusion du cœur de trois des
réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, Japon. Depuis le 21 mars,
les moniteurs de rayonnement canadiens ont enregistré une augmentation des
niveaux de rayonnement. Santé Canada estime que l'augmentation des niveaux
atmosphériques ne pose pas de risque pour la santé des Canadiennes et des
Canadiens jusqu'à maintenant.
Des niveaux de rayonnement atmosphériques supérieurs à
la normale ont également été relevés en Europe, mais l'Europe assure la
surveillance parallèle des taux de contaminations dans les aliments. Le
médiateur de l'Union européenne a par ailleurs ouvert une enquête après avoir
reçu de nombreuses plaintes sur le manque d'information au sujet de changements
qui auraient été apportés aux niveaux maximaux admissibles. Les données
enregistrées et publiées par le gouvernement des États-Unis sur les retombées
radioactives sont également plus nombreuses que celles auxquelles a accès la
population canadienne. L'Agence des États-Unis pour la protection de
l'environnement (EPA) et le Secrétariat américain aux produits alimentaires et
pharmaceutiques (FDA) publient des données quotidiennes sur les précipitations
et les produits laitiers.
« Les Européens sont très préoccupés par le
manque de transparence au sujet d'une éventuelle contamination. Les Canadiennes
et les Canadiens sont encore moins informés que les Européens ou les
Américains. Nous devrions être très, très inquiets », a ajouté May.
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