Les verts craignent que la mission de l'OTAN en Libye mine le potentiel de dissuasion de la responsabilité de protéger dans la crise en Syrie

 OTTAWA – Le changement
d'orientation de la mission de l'OTAN, qui a intensifié ses frappes sur Tripoli
dans le but de précipiter un changement de régime, s'inscrit en dehors du mandat
délivré par les Nations Unies en vertu de la « responsabilité de protéger » les
populations civiles de la Libye et, par conséquent, mine la solidarité du
Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que le potentiel de dissuasion de la
« responsabilité de protéger » sur le régime
syrien.
 

Des groupes de défenses des droits de
la personne estiment que 1300 personnes, la plupart des civils non armés, ont
déjà été tuées depuis le début des manifestations pour la démocratie en Syrie.
 

La Russie et la Chine ont déjà prévenu
qu'elles ne soutiendraient pas une intervention fondée sur le principe de la
« responsabilité de protéger » en Syrie. La Russie et la Chine, qui s'étaient
déjà abstenues de voter – au lieu d'utiliser leur droit de veto pour bloquer le
vote – pour une intervention militaire limitée en Libye, sont notamment très
contrariées par le changement de cap de la mission de l'OTAN, qui ne respecte
plus la résolution à l'origine du mandat.
 

« L'esprit de la résolution sur
l'application de la "responsabilité de protéger" en Libye visait à protéger les
populations civiles, pas à exacerber le conflit et précipiter un changement de
régime par la force des bombes. Cela crée un précédent dangereux qui jette le
discrédit sur le principe de la responsabilité de protéger du Conseil de
sécurité des Nations Unies et empêche son application adéquate dans d'autres
situations de crise », a déploré Eric Walton, porte-parole des verts en matière
d'Affaires internationales.
 

La Chambre des communes du Canada se
penchera sur le changement d'orientation de la mission en Libye au cours d'un
débat cette semaine.
 
Quant à la crise en Syrie, le Parti
vert du Canada réclame des sanctions plus rigoureuses, y compris des sanctions
sur le commerce international et un embargo sur l'énergie, pas seulement des
sanctions contre des individus précis et contre les organes de sécurité
syriens.
 

« Le gouvernement du Canada doit tout
mettre en œuvre pour mobiliser la communauté internationale dans le but
d'instaurer un embargo sur le commerce et l'énergie contre la Syrie, à moins que
le régime cesse immédiatement de recourir à la violence létale contre les
manifestants. Même s'il est impossible d'obtenir une coopération pleine et
immédiate sur une série de sanctions rigoureuses, la communauté internationale
doit savoir quels pays sont prêts à maintenir leurs liens commerciaux avec un
régime qui tire sur ses civils non armés avec des chars d'assaut et des
hélicoptères », a dit la chef du Parti vert
Elizabeth May.
 

Les réserves d'énergie de la Syrie lui
permettent de combler seulement deux tiers de sa demande en
énergie.
 

Les manifestations en Syrie, inspirées
par les révolutions en Tunisie et en Égypte, sont en cours depuis mars 2011. Le
président Bachar al-Assad a répliqué aux manifestants en employant une force
militaire létale. Les États-Unis, le Canada et l'Union européenne ont adopté des
sanctions contre certains hauts gradés du régime, y compris contre le président
al-Assad.
 

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Renseignements :
Kieran Green

Directeur des
communications

Parti vert du
Canada

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