Une réglementation solide est requise pour réduire les émissions de charbon

OTTAWA – Le Parti vert du Canada appuie pleinement le ministre de
l'Environnement de l'Ontario, Jim Bradley, lorsqu'il affirme que le Canada
doit se doter d'une réglementation nationale pour encadrer les centrales
thermiques alimentées au charbon. Bradley a réagi avec indignation en apprenant
qu'Ottawa faisait marche arrière dans ce dossier, estimant qu'une collection de
lois provinciales éparses ne servait pas « l'intérêt national. » Le
gouvernement Harper a de toute évidence cédé sous la pression de l'industrie
des combustibles fossiles en laissant les provinces réglementer les émissions
des centrales.

« Dans la foulée du retrait du Canada du Protocole de Kyoto, les
conservateurs de Harper font à présent marche arrière sur la seule mesure
qu'ils semblaient disposés à prendre pour lutter contre les changements
climatiques au Canada », a déploré la chef des verts et députée de
Saanich—Gulf Islands, Elizabeth May. « Ce nouveau revers prouve
une fois de plus que le gouvernement Harper n'a nullement l'intention de
prendre des mesures concrètes pour gérer les émissions, qui ne cessent
d'augmenter. »

Le gouvernement planche depuis un bon moment sur une nouvelle
réglementation pour imposer des restrictions en lien avec la capture du carbone
aux nouvelles centrales thermiques alimentées au charbon et éliminer
progressivement les émissions de charbon. Certains climatologues réclament
l'élimination de la production d'électricité au charbon dans
les pays en développement au cours de la présente décennie. À présent, il
semblerait qu'une version édulcorée de cette nouvelle réglementation soit sur
le point d'être annoncée, et le ministre de l'Environnement Peter Kent
promet d'ores et déjà la mise en place de mécanismes de flexibilité pour
alléger le fardeau lié à l'élimination de la production d'électricité au
charbon.

« Au mieux, une réglementation moins exigeante signifie que les
provinces pourront se soustraire plus facilement à leurs obligations de réduire
leurs émissions totales, puisqu'elles pourront tenir compte des réductions
d'émission qu'elles auraient enregistrées de toute façon avec l'obligation
d'éliminer graduellement les émissions de charbon. Au pire, cette flexibilité
pourrait se solder par une augmentation des émissions si les provinces sont
autorisées à fixer des cibles d'intensité ou à recourir à un système de compensations »,
a prévenu May.

« Les cibles d'intensité, qui établissent uniquement la proportion
d'énergie pouvant être produite à partir du charbon sale, permettent aux
centrales de maintenir leurs opérations, ce qui réduit l'efficacité de la
réglementation nationale. Force est de constater que les soi-disant
équivalences qui seraient offertes par les provinces risquent d'être moins
ambitieuses que la réglementation fédérale », a ajouté Erich Jacoby‑Hawkins,
porte-parole des verts en matière d'Écologisation de la fiscalité.

« Le Canada a besoin du leadership
du fédéral et de la collaboration des provinces pour s'assurer d'enregistrer
des réductions d'émissions réelles et vérifiables. Une réglementation bancale,
qui ne permettrait pas de réduire les émissions, est encore pire que ne rien
faire du tout », a dit May. « Nous avons beaucoup de chance de
pouvoir compter sur les efforts de certaines provinces et municipalités pour
freiner les changements climatiques, et ce, même si le gouvernement Harper ne
cesse de leur mettre des bâtons dans les roues. »

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Renseignements :
Rebecca Harrison
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