OTTAWA – Le 13 mars 2012 est le 21e anniversaire de la signature de l’Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l’air visant à lutter contre les pluies acides sous le gouvernement Mulroney. « Les pluies acides illustrent bien la manière dont la législation et la volonté politique peuvent faire toute la différence », a dit la chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich—Gulf Islands Elizabeth May. « C’est une tragédie de réaliser à quel point le gouvernement fait peu de cas aujourd’hui des changements climatiques comparativement aux pluies acides à l’époque. »
May travaillait au sein du gouvernement progressiste-conservateur à titre de conseillère principale en politiques auprès du ministre fédéral de l'Environnement de l'époque, Tom McMillan, pendant les pourparlers qui ont mené à la signature de l’Accord sur les pluies acides. Les chefs du gouvernement de l’époque ont été encensés pour leur vision politique, qui a permis de négocier un accord avec les États‑Unis après que les sept provinces canadiennes de l’Est aient accepté de réduire de 50 % leurs émissions de dioxyde de soufre. En 2006, le magazine Corporate Knights rendait hommage à Brian Mulroney en lui décernant le titre de « premier ministre le plus vert de toute l’histoire du Canada » en partie grâce à sa victoire dans ce dossier de première importance.
La signature du Protocole de Montréal en 1987 avait déjà permis au Canada de se forger une réputation de chef de file mondial au chapitre de l’environnement, qu’il confirma en devenant en 1988 le premier gouvernement occidental à adopter les recommandations de la Commission Bruntland sur le développement durable. En 1988 également, le Canada organisait la toute première conférence scientifique internationale sur les changements climatiques.
Le ministre de l’Environnement de l’Ontario Jim Bradley fut applaudi à l’époque pour son leadership lorsqu’il a tenu tête à Inco, la plus importante source de dioxyde de soufre en Amérique du Nord. Malgré la campagne d’Inco pour pousser le premier ministre provincial David Peterson à se débarrasser de Bradley, l’Ontario a forcé Inco à se conformer à la loi.
« C’était l’époque du conservatisme progressiste », a dit May. « Une époque où la partisanerie était mise de côté au profit des alliances; le leadership politique était évident. »
Le premier ministre Mulroney a instauré un processus qui faisait en sorte que toutes les initiatives gouvernementales devaient tenir compte des incidences sur l’environnement. Sa vision était que le Canada pouvait être un chef de file mondial en protégeant nos ressources naturelles. Lors d’une entrevue accordée à Corporate Knights en 2006, Mulroney a vu juste : « Je crois que le gouvernement doit repositionner l’environnement au sommet de ses priorités nationales et internationales. [L’environnement] doit faire partie intégrante de l’articulation d’une nouvelle série d’objectifs nationaux. Ce n’est pas le cas en ce moment. Le premier ministre est le seul à pouvoir le faire. » Dans son discours de remerciement, Mulroney a dit clairement que le défi le plus incontestable qui se pose au monde en ce moment est celui du réchauffement de la planète.
« Le premier ministre Mulroney était convaincu que le Canada pouvait donner l’exemple, se vanter de faire mieux. Malheureusement, au lieu de cela le gouvernement conservateur actuel semble déterminé à nous entraîner au fond du précipice », a dit May. « Le Canada était jadis un leader mondial sur les questions environnementales. Nous pourrions l’être à nouveau un jour, mais seulement à condition de réorienter les courants politiques actuels. J’espère de tout cœur que cela arrivera et que notre pays saura à nouveau relever le défi. »
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