Le Parti vert exhorte les Canadiennes et les Canadiens à défendre l’interdiction de navigation des pétroliers en C.-B.
OTTAWA – Alors que le gouvernement conservateur de Harper travaille avec acharnement à la réintroduction des pétroliers dans les eaux côtières dangereuses de la Colombie-Britannique, le Parti vert du Canada invite les Canadiennes et les Canadiens à se rappeler le déversement de pétrole dévastateur de l’Exxon Valdez dans la baie du Prince William, située dans le golfe de l’Alaska, il y aura de cela 23 ans demain.
« Le déversement pétrolier de l’Exxon Valdez en 1989 nous a donné de tragiques leçons, affirme Elizabeth May, députée de Saanich-Gulf Islands et chef du Parti vert du Canada. Nous avons appris à quel point il était difficile de nettoyer un littoral isolé, à quel point les dommages pouvaient être étendus et durables et à quel point de tels accidents sont coûteux d’un point de vue écologique, social et économique. »
« La plupart des Canadiennes et des Canadiens réalisent que nous ne pouvons permettre que cela se produise de nouveau et pourtant, la pression constante exercée par l’exploitation des sables bitumineux à un rythme effréné entraîne le risque bien réel que cela se produise », affirme Mme May.
Après que l’Exxon Valdez se fut échoué sur un récif, le déversement de 40 millions de litres de pétrole brut qui s’en suivit s’est étendu sur presque 2000 kilomètres de côte. Le déversement a provoqué la mort de plus de 700 000 oiseaux et espèces marines, la perte de milliards d’œufs de hareng et de saumon et la contamination persistante d’un écosystème entier.
Le conseil des fiduciaires du déversement de pétrole de l’Exxon Valdez a estimé que près de 80 000 litres de pétrole brut se retrouvaient encore dans la subsurface et que, au rythme actuel, « le pétrole restant prendra des décennies, voire des siècles, à disparaître complètement. » Du pétrole se retrouve encore aujourd’hui sous forme de flaque de surface et de poches dans le sable de certaines plages.
Pour cela, mais aussi pour d’autres raisons, le Parti vert en appelle à une interdiction établie par la loi de la navigation des pétroliers le long des côtes de la Colombie-Britannique. Cette interdiction devrait inclure la très achalandée partie sud de la côte, tout comme la partie nord, plus immaculée et accidentée.
Au sud, le gouvernement fédéral a autorisé depuis 2007 la livraison chaque semaine, par Kinder-Morgan, de 1,2 million de barils de pétrole brut du terminal de la baie Burrard, à Vancouver, vers la Californie et la Chine.
Au nord, Enbridge a proposé le projet de pipeline Northern Gateway, qui s’étendrait sur 1170 km et qui transporterait 525 000 barils de pétrole brut issu des sables bitumineux de l’Alberta vers l’ouest en direction d’un nouveau port destiné aux pétroliers situé à Kitimat. Si ces projets se concrétisent, le nombre de pétroliers naviguant dans la région pourrait être multiplié par cinq dans les prochaines années pour atteindre 200 superpétroliers par année.
« L'idée de construire un pipeline qui partirait d’un terminal pour les sables bitumineux situé à proximité d’Edmonton pour traverser les Rocheuses, plus de 1000 rivières et ruisseaux, ainsi que des territoires des Premières Nations, puis d’autoriser la navigation de superpétroliers, aussi longs que la tour Eiffel est haute, pour transporter ce pétrole le long d’une route incroyablement tortueuse et parsemée de rochers à travers une région écologiquement importante ressemble à un scénario qui pourrait entraîner une autre catastrophe comme celle de l’Exxon Valdez », explique Mme May.
Selon l’une des études menées par Enbridge, un déversement de 36 000 mètres cube de bitume – de l’ordre du déversement de l’Exxon Valdez – dans le détroit de Wright, près de Kitimat, contaminerait 240 kilomètres de côte en 15 jours. Le Commissaire à l’environnement du Bureau du vérificateur général a émis une mise en garde selon laquelle le Canada ne disposait pas des capacités nécessaires à faire face à un déversement de pétrole aussi dévastateur.
« Avec des avertissements aussi clairs, pourquoi devrions-nous permettre à ce projet de pipeline et de pétrolière, d’extraction et d’exportation de voir le jour? Les Canadiennes et les Canadiens doivent élever leur voix contre une telle industrie du pétrole et contre la témérité des conservateurs ».
Renseignements :
Rebecca Harrison
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