Harper présente un budget « de ligne dure contre la nature »

OTTAWA - Les conservateurs de
Harper ont concrétisé leurs menaces de réduire les mesures de protection
environnementale et de faciliter le développement de l'exploitation des combustibles
fossiles. En outre, ils ont muselé leur conseil sur le développement durable,
la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE), une agence
créée par le gouvernement Mulroney et, ironiquement, présidée par l’ancien chef
de cabinet de Jim Flaherty, David McLaughlin. Il menace également les groupes
environnementaux d’imposer des sanctions si la promotion de l’environnement
dérange le premier ministre en la qualifiant « d’activité politique ».
« Ils ont commencé par bâillonner les scientifiques et maintenant ils
éliminent la TRNEE et maintenant ils ont menacé de réduire au silence les
groupes du gouvernement voués à la conservation. Sans indices de mesure, sans
données scientifiques ni critiques pouvant s’exprimer en toute confiance, le
programme de Harper avance à fond de train vers l'expansion massive de
l'exploitation des combustibles fossiles. »

Environnement Canada, Parcs
Canada, Pêches et Océans Canada, l’ACDI et Radio-Canada/CBC subissent tous des
réductions de budget (6 %, 4 %, 4 %, 9 % et 10 %
respectivement).  Entre-temps, l’argent
coule à flots pour aider à construire des pipelines, à financer les règlements
relatifs au trafic pétrolier de l’industrie, à augmenter l’activité d’exploration
minière de second rang (historiquement les activités les plus dommageables pour
l’environnement de l’industrie minière), à faire la promotion de la prospection
sismique et à développer l’exploitation pétrolière et gazière en haute mer. Le
golfe du Saint-Laurent est vulnérable et constitue la cible d’un développement
rapide, même si le ministre de l’Environnement Peter Kent s’est engagé à
réaliser un examen des effets environnementaux à l’échelle du golfe, examen qui
n’a pas encore été annoncé.

« Le nom de code de
l’opération de destruction des mesures de protection de l’environnement est “rationaliser”,
le nom de code pour détruire les bonnes agences est “leur travail est terminé” »,
a expliqué Elizabeth May, députée pour la circonscription de Saanich-Gulf
Islands. « Le premier ministre déclare “garder la ligne dure contre le
crime”. Ce budget révèle plutôt une “ligne dure contre la nature”. La nature
lui a-t-elle porté préjudice? »

Il n’y a pas de nouveaux
budgets pour financer la climatologie, et aucun montant n’a été prévu pour
sauver la station de recherche PEARL à Eureka, même si le gouvernement a de
l'argent pour construire une station de recherche dans des domaines autres que
l'atmosphère à Cambridge Bay. Le très connu programme de rénovation domiciliaire
écoÉnergie ne sera pas prolongé, mais le gouvernement continuera de verser des
subventions à l’industrie nucléaire et à l’industrie des biotechnologies. Entre-temps,
même si quelques avantages fiscaux seront graduellement éliminés sur le pétrole
et le gaz de l'Atlantique, le gouvernement continuera d'offrir des subventions
pour les sables bitumineux.

 Les mots « changements climatiques »
figurent nulle par dans le budget. Ce sont 99 millions de dollars qui seront
mis de côté pour aider les municipalités à réduire les risques d'inondations,
mais nous ne trouvons nulle part le fait que l’augmentation de la fréquence des
inondations est due aux changements climatiques. Malheureusement, les
recherches réalisées par le Conseil national de recherches porteront désormais
davantage sur les activités commerciales et les priorités « des
entreprises », au lieu de chercher à obtenir des données scientifiques
valables qui améliorent nos connaissances sur la planète.

Il est également préoccupant
de ne voir dans la section « Intensifier
les liens entre le Canada et la Chine » aucune mention des droits de
la personne, des changements climatiques ou du besoin de définir concrètement
« sécurité nationale » lorsqu’il est question d’investissements par
des intérêts étrangers et des sociétés d’État dans nos principales ressources.

Enfin, malgré le fort
consensus national en faveur de l’amélioration de l’éducation des communautés
des Premières nations, les 275 millions de dollars réservés à cet effet au
cours des trois prochaines années semblent bien peu à côté du manque de deux
milliards identifié par l’Assemblée des Premières nations.

« Ce budget constitue la
poursuite des attaques des conservateurs de Harper contre l’environnement de
bien des façons. Les réductions des budgets consacrés aux aînés, aux vétérans,
aux institutions culturelles et à l’aide humanitaire internationale sont très
troublantes. Nous avons identifié des secteurs où les pertes équivalent aux
secteurs sélectionnés pour subir les réductions de budget. Le premier ministre
avait le choix des secteurs où il fallait réduire et où il fallait investir. Il
a fait les mauvais choix. Les verts sont outrés du mépris flagrant de ce
gouvernement envers les choses qui tiennent le plus à cœur aux Canadiennes et
aux Canadiens », a ajouté May.

 

Renseignements :

Rebecca Harrison

[email protected]

613-614-4916