OTTAWA – En dépit des tentatives visant à faire adopter de façon expéditive le projet de loi S‑15 avant l’ajournement d’été, la chef du Parti vert Elizabeth May, députée de Saanich-Gulf Islands, a bloqué une motion pour un consentement unanime qui aurait permis de contourner le processus législatif habituel et autorisé l'exploration et l'extraction d'hydrocarbures et de gaz dans la réserve de parc national de l'Île-de-Sable nouvellement créée.
« Durant les négociations ainsi qu’au Comité de l’environnement, j’ai indiqué clairement que je ne pouvais appuyer le projet de loi dans sa formulation actuelle. Le projet de loi ouvre la porte à l’exploration pétrolière dans l’île de Sable et il établit un précédent, dangereux pour le reste de nos parcs nationaux », a déclaré Mme May. « Je suis déçue de constater que tous les autres partis veulent apparemment faire adopter ce projet de loi à toute vapeur sans examen approprié; mais je ne suis pas disposée à franchir ce pas. »
Le projet de loi S‑15, qui aboutirait à la Loi modifiant la Loi sur les parcs nationaux du Canada et la Loi de mise en oeuvre de l'Accord Canada — Nouvelle-Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers et apportant des modifications corrélatives à la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada, ferait en sorte, entre autres, que l’île de Sable devienne la réserve de parc national de l'Île-de-Sable, un changement que le Parti vert applaudit.
Malheureusement, le projet de loi S‑15 garantit aussi à ExxonMobil la capacité de mener des activités d’exploration d'hydrocarbures et de gaz sur l’île de Sable elle‑même et d’effectuer du forage et de la fracturation dans le sous‑sol de l’île par forage dirigé. De plus, le droit de réglementation sur ces activités appartiendrait entièrement à l’Office Canada‑Nouvelle‑Écosse des hydrocarbures extracôtiers (OCNEHE), une organisation ayant reçu le mandat explicite de promouvoir l’exploitation pétrolière et gazière.
« Il est absurde de confier la réglementation de l’île de Sable à une organisation au dossier aussi effroyable que celui de l’OCNEHE; d’autre part, j’aimerais qu’on me présente les preuves que le gouvernement du Canada ou celui de la Nouvelle‑Écosse ont seulement demandé à ExxonMobil de laisser aller ses licences d’exploitation d’hydrocarbures et de gaz en surface ou souterraine dans l’île de Sable », a déclaré Mme May. « Nous pouvons et nous devons faire mieux que cela. S’il nous faut pour cela attendre un peu plus longtemps, afin de rectifier cette législation et offrir une protection véritable à l’île de Sable, et bien, faisons‑le. De mon côté, je suis plus que disposée à attendre. »
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