OTTAWA - En avance de la date limite pour répondre à la version finale de l’Énoncé des incidences environnementales (EIE) de l’oléoduc Keystone XL préparé par le Département d'État des États-Unis, Elizabeth May, chef du Parti vert du Canada, a présenté une réaction fondée sur des éléments concrets au secrétaire d'État américain John Kerry.
Dans sa présentation, Mme May a fait valoir que rejeter la demande de TransCanada de construire cet oléoduc serait une première étape nécessaire « pour aider le Canada à se doter d’une stratégie nationale de l'énergie, d’une sécurité énergétique et d’un véritable programme climatique ».
En critiquant l'EIE final, Me May a fait valoir que son principal défaut était de décrire le projet comme un moyen de transport de pétrole brut.
« Il existe plusieurs types de pétrole brut, a-t-elle précisé. D’aucuns diront que le bitume est une forme de brut. Je vous demande de disqualifier tout de rapport parce qu’il omet de remarquer que le bitume n'est pas du brut », a déclaré la chef du Parti vert. « Je vous demande de reconnaître que, peu importe le poids d’un pétrole brut, pour être reconnu comme tel, ce doit au moins être un liquide. Or le bitume est essentiellement un solide. »
Mme May a également soutenu que l'obligation de mélanger le bitume solide avec un condensat de combustibles fossiles appelé «solvant», importé principalement de l'Arabie saoudite, signifierait que ce qu’on appelle le « dilbit » n'est pas un produit canadien et ne sèvre donc pas nécessairement les États-Unis de leur dépendance aux combustibles fossiles du Moyen-Orient.
Madame May dit avoir « découvert, lors d'une rencontre avec des législateurs américains à Washington, l’existence d’un malentendu voulant que l’approbation du projet Keystone XL mette fin au transport par chemin de fer de combustibles fossiles dangereux. J'ai fait le calcul et il est clair que, si le développement des sables bitumineux se poursuit comme prévu, même avec l’approbation des projets Keystone, Kinder-Morgan et Enbridge, le transport par rail du ce bitume se poursuivra. C'est pourquoi il est urgent d’interdire, de part et d’autre de notre frontière commune, l’utilisation de wagons dangereux, comme le DOT111 », a dit Mme May.
Tout en exhortant M. Kerry à rejeter le projet d’oléoduc Keystone, la chef du Parti vert n'a pas relâché la pression sur les États-Unis concernant ses émissions de carbone.
Appelant le rejet du projet Keystone « une étape nécessaire mais insuffisante pour relever le défi climatique », Mme May a réclamé derechef l’adoption de mesures urgentes pour réduire les émissions américaines, notamment les émissions fugitives liées à l'utilisation du charbon, la fracturation hydraulique et le torchage des gaz dans la zone pétrolière et gazière de Bakken, dans le Dakota du Nord. Mme May a exhorté M. Kerry à modifier la posture des États-Unis lors des négociations mondiales sur le climat, pour qu’il cesse de ralentir les progrès d'un nouveau traité sur le climat et qu’il assume plutôt un rôle de leadership.
Il n'est pas clair si un autre parti fédéral a déposé une soumission au Département d'État américain concernant le projet Keystone.
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Nicholas Gall
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