Espèces menacées à Saint-Laurent - Le Parti vert du Canada demande l'intervention du fédéral

Montréal - De concert avec les environnementalistes et ornithologues de Montréal, le Parti vert du Canada demande à la ministre de l’Environnement Catherine McKenna de protéger, en vertu de la Loi sur les espèces en péril, la population de Petit Blongios, une espèce en déclin présente dans les marécages au Technoparc Montréal  dans l’arrondissement de Saint-Laurent.

« Le Parti vert du Canada soutient fermement tous ceux et celles qui luttent pour préserver les derniers joyaux de notre biodiversité. La population montréalaise de Petit Blongios est l’une de ces espèces menacées de disparition et nous demandons au gouvernement fédéral de faire son travail et d'appliquer la loi », a déclaré Elizabeth May, chef du Parti vert du Canada.

En dépit de l’espèce menacée, le gouvernement du Québec a émis un Certificat d’autorisation en 2013, basé sur une évaluation environnementale erronée de 2012,  permettant ainsi de poursuivre des travaux dans les milieux humides du Technoparc Montréal de Saint-Laurent, où réside le Petit Blongios.

« Le gouvernement du Québec ne semble pas non plus comprendre que les espèces en péril des milieux urbains doivent être protégées. Si le Québec n’est pas capable de protéger ses milieux humides, que le fédéral prenne sa place » a déclaré Daniel Green, chef adjoint du Parti vert du Canada.  

« Les lois environnementales du Québec ont octroyé des droits à l’environnement afin de protéger notre bien-être et l’avenir de nos enfants. Le Ministre devrait mieux comprendre ses propres lois, car en raison de pressions gouvernementales, il a autorisé plus de 90 % des demandes visant à détruire les milieux humides. Puisque ni les grenouilles, ni les oiseaux ou couleuvres font des contributions politiques, nos gouvernements ont cessé de protéger l’environnement » a déclaré Me Ricardo Hrtschan, avocat et ancien maire.

Le Petit Blongios, une espèce en péril, a d’abord été observé lors de la période de nidification dans l’un des étangs du marécage du Technoparc de Saint-Laurent. Au moins trois juvéniles ont été observés et les ornithologues estiment leur nombre total à 6 individus, ce qui serait inédit pour l’île de Montréal. On ne compterait plus que 1500 Petit Blongios au Canada.

Le Marécage de Saint-Laurent est situé dans le Technoparc Montréal, un centre d’industries bio-pharma-haute-technologie, dans l’arrondissement Saint-Laurent, à l’ouest de l’Aéroport international Pierre-Elliot-Trudeau.

Joël Coutu, un ornithologue reconnu, a déclaré « Plusieurs espèces rares nichent et se nourrissent dans ce marécage. Les oiseaux nichent dans les arbres, les buissons ou sur le sol. La construction assèchera le marécage qui n’attirera plus que des bernaches et des canards. »

Une équipe de huit ornithologues expérimentés ont bel et bien confirmé la présence du Petit Blongios dans le marécage au début juillet. Environnement Canada a été avisé de ce nouvel habitat essentiel à une espèce menacée, conformément aux exigences de la Loi sur les espèces en péril.  

Le Marécage de Saint-Laurent est considéré comme le plus vaste lieu de nidification en milieux humides sur l’île de Montréal. Il abrite la plus grande colonie de hérons verts de la province de Québec. Parmi les nombreux oiseaux présents autour des étangs poissonneux, se trouvent notamment des sarcelles et des grèbes.

Toute cette biodiversité est aujourd’hui menacée par le développement du futur Éco-campus Hubert-Reeves du Technoparc de Montréal. Ce développement et la destruction des milieux humides pourraient créer des espaces plus herbeux, attirant ainsi des bernaches du Canada, malards et goélands, des espèces plus menaçantes pour la sécurité des avions volant à proximité.

Lisa Mintz des groupes Sauvons la falaise, Les Amis du Parc Meadowbrook and the Coalition Verte a déclaré « Nous sommes inquiet du peu d’intérêt accordé aux les milieux humides et  aux espèces menacées fait au nom de l'astrophysicien et environnementaliste Hubert Reeves. »

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