Les accords commerciaux internationaux doivent inclure des engagements en matière d'environnement et de droits de la personne, selon le Parti vert

NANAIMO, C.-B. - L'intensification du commerce international contribue grandement aux émissions de gaz à effet de serre. Si le commerce a créé des emplois dans les pays en développement, les mauvaises conditions de travail et les bas salaires reflètent la concurrence mondiale pour les investissements étrangers. Un gouvernement vert s'efforcera de restructurer les relations commerciales mondiales pour répondre aux impératifs du changement climatique et de justice sociale.

« Comment se fait-il que les deux industries les plus polluantes du Canada, les combustibles fossiles et l'extraction minière, soient les principales bénéficiaires d'accords commerciaux comme l'AECG (Accord économique et commercial global Canada-Union européenne) ? », a déclaré la chef du Parti vert Elizabeth May

« L'urgence climatique nous oblige à changer nos priorités. Nous pouvons passer du statut de l'un des plus grands émetteurs et exportateurs de gaz à effet de serre à celui de chef de file dans le domaine des énergies renouvelables. Il est temps de renégocier les accords commerciaux pour y inclure des engagements en matière d'environnement et de droits humains. »

Paul Manly, porte-parole du Parti vert en matière de commerce international et candidat à la réélection dans Nanaimo-Ladysmith, a déclaré que le Parti vert appuiera les accords commerciaux justes et équitables qui consacrent les droits de la personne, les droits du travail, les normes de consommation, les normes de santé et de sécurité et les protections environnementales.

« Nous sommes très déçus des accords internationaux actuels sur le commerce et l'investissement que le Canada a signés », a déclaré M. Manly. « Nous comprenons que leur amélioration sera progressive, mais l'objectif est de faire en sorte que les multinationales n'aient pas la capacité d'exploiter indûment les gens et l'environnement et revoir les normes à la baisse. Les Verts estiment que les gouvernements élus par le peuple devraient avoir le pouvoir de prendre des décisions dans le meilleur intérêt des citoyens et de l'environnement dont nous dépendons. Les Verts estiment que l'accord de l'Organisation mondiale du commerce devrait être renforcé pour inclure un accord mondial sur le changement climatique, l'environnement et la justice sociale qui remplacerait la myriade d'accords concernant les droits des entreprises qui se font passer pour du libre-échange . »

M. Manly a ajouté que le Parti vert s'oppose aux mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS) qui donnent aux multinationales étrangères la possibilité de demander une compensation financière lorsque les décisions des gouvernements démocratiquement élus entravent leurs profits.

« Les sociétés minières canadiennes ne devraient pas pouvoir demander des milliards de dollars en compensation par l'entremise de tribunaux commerciaux privés lorsque les gouvernements s'opposent à un projet minier proposé qui serait préjudiciable à l'environnement ou au bien-être social d'une collectivité. »

« Nous ne sommes pas opposés à une indemnisation équitable en cas d'expropriation pour couvrir les pertes réelles, mais le modèle actuel de la SIPC va bien au-delà. Nous aimons le modèle d'intégration commerciale de l'Union européenne où les pays qui adhèrent à l'UE sont tenus d'améliorer leurs normes au plus haut niveau plutôt que d’empirer la situation. »

Un gouvernement vert s’engage à :

  • Revoir la politique commerciale nationale pour l'aligner sur les plans nationaux et internationaux en matière de changements climatiques. Il s'agit notamment de réduire les distances sur lesquelles les aliments sont expédiés en augmentant la production alimentaire nationale et locale.
  • Protéger la gestion de l'offre et veiller à ce que les produits interdits au Canada ne soient pas importés dans les aliments en provenance d'autres pays, par exemple l'hormone de croissance bovine dans les produits laitiers.
  • Faciliter un effort mondial pour réformer l'Organisation mondiale du commerce en s'appuyant sur l'article XX de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), qui a toujours eu pour but d'isoler les efforts de conservation nationaux prévus par la loi des disciplines commerciales.
  • Transformer l'Organisation mondiale du commerce en Organisation mondiale du commerce et du climat pour faire en sorte que le commerce soit compatible avec un budget mondial du carbone. Les tarifs seront établis en fonction de l'intensité en carbone des produits importés.

M. Manly affirme que les Verts amélioreront le commerce intérieur entre les provinces grâce à l'Accord sur le commerce intérieur (ACI). « Nous avons actuellement des obstacles très étranges au commerce des biens et des services entre les provinces », a-t-il fait remarquer. « Il n'est pas logique qu'il soit plus facile de commercer avec d'autres pays qu'entre provinces. Dans l'ACI, les Verts veilleront à ce que les investisseurs n'obtiennent pas des droits qui l'emportent sur le droit des gouvernements de réglementer au mieux des intérêts des citoyens et de l'environnement comme ils le font dans les accords internationaux . »

« L'élection d'un plus grand nombre de députés verts au Parlement la semaine prochaine garantira que les accords commerciaux actuels et à venir seront soumis à des normes plus strictes en matière de travail, de santé, de sécurité et d'environnement », a conclu Mme May. « La crise climatique apporte une nouvelle urgence à tous ces accords et tout doit être négocié dans cette optique.  »

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