Les Verts condamnent le projet de dépenser 27 milliards de dollars pour des réacteurs nucléaires

OTTAWA - Le Parti vert du Canada s’oppose à un plan des premiers ministres de la Saskatchewan, de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick visant à investir dans de petits réacteurs nucléaires modulaires (PRM). Les premiers ministres Scott Moe, Doug Ford et Blaine Higgs proposent que les PRM remplacent la taxe sur le carbone comme moyen rentable de réduire les émissions de carbone.

« Il ne s’agit pas d’une solution à la crise climatique », a déclaré Jo-Ann Roberts, chef intérimaire du Parti vert. « La voie nucléaire n'est pas viable. Non seulement c'est beaucoup trop cher, mais cela retarde pendant trop longtemps la réduction des gaz à effet de serre (GES). Cette stratégie constitue une autre façon de gaspiller l'argent des contribuables et de retarder les investissements dans les énergies renouvelables. »

Il a été révélé la semaine dernière que la décision du premier ministre Ford de fermer les installations d'énergie renouvelable coûtera plus de 231 millions de dollars aux contribuables de l'Ontario. L'investissement des trois provinces dans les PRM serait de 27 milliards de dollars et ne pourrait être réalisé qu'avec des subventions considérables du gouvernement fédéral. Il faut noter que les PRM n'existent pas actuellement en tant que technologie viable et qu'il faudrait jusqu'à dix ans pour les construire.

« Il s'agit d'une proposition absurde », a déclaré la chef parlementaire du Parti vert Elizabeth May (députée de Saanich-Gulf Islands). « Imaginez si nous investissions immédiatement 27 milliards de dollars dans les énergies solaire, éolienne, hydroélectrique et géothermique à petite échelle. Ces technologies sont déjà prêtes à l'emploi. Les énergies renouvelables sont beaucoup moins chères que le nucléaire et elles ne produisent pas de déchets toxiques. L'exploration d'un nouveau réacteur non testé n'est qu'un autre moyen de retarder l'action climatique. Ces trois premiers ministres ont déjà une industrie nucléaire dans leur province et sont fortement influencés par un puissant lobby. Le Nouveau-Brunswick est allé de l'avant avec la centrale nucléaire de Point Lepreau avec un coût et un risque financier énormes malgré les recommandations de la Commission des entreprises de service public du Nouveau-Brunswick qui s'y opposait. Le fait de prendre 27 milliards de dollars pour des réacteurs qui n'ont pas encore fait leurs preuves implique un coût d'opportunité énorme parce que les provinces en question n'investissent pas dans des énergies renouvelables plus éprouvées qui réduiraient ainsi les émissions de GES et créeraient beaucoup plus de nouveaux emplois. »

Jenica Atwin (députée de Fredericton) craint qu'il faille beaucoup trop de temps pour expérimenter une technologie potentiellement dangereuse alors qu'il existe déjà une technologie qui peut nous aider à opérer une transition vers une économie propre sans compromettre notre avenir déjà fragile.

« Nous sommes actuellement confrontés à une crise climatique et nous disposons de solutions adéquates pour réorienter immédiatement notre demande et notre production d'énergie vers les sources renouvelables », a déclaré Mme Atwin. « Jouer avec des investissements risqués comme les réacteurs nucléaires modulaires, en particulier avec l'argent des contribuables, n'est pas la voie à suivre. Au Nouveau-Brunswick, nous avons des entreprises et des organisations incroyables prêtes à diriger la transition vers une économie verte et renouvelable. Ces entreprises respectent les travailleurs, les travailleuses et la planète. »

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