OTTAWA — Le Parti vert du Canada exprime sa profonde inquiétude face aux conclusions du rapport de 2024 du commissaire à l'environnement, qui révèle des lacunes importantes dans les progrès du Canada vers l’atteinte des objectifs de son plan de réduction des émissions pour 2030. Le Canada demeurant le pays du G7 le moins performant en matière de réduction des émissions, le Parti vert demande au gouvernement fédéral de mettre en œuvre de toute urgence les recommandations du commissaire afin d'inverser la tendance.
Le rapport souligne que, sur les 20 mesures de réduction des émissions actuellement en cours, seules 9 sont en bonne voie, tandis que d'autres sont confrontées à des retards ou à des obstacles considérables. Sur les 41 recommandations antérieures, seules 16 ont été mises en œuvre, la plupart étant encore en cours de traitement ou non traitées. À ce jour, le Canada n'a réduit ses émissions que de 7,1 % par rapport aux niveaux de 2005, ce qui est bien en deçà de l'objectif de réduction de 40 à 45 % fixé pour 2030.
« Atteindre nos objectifs de Paris est impossible sans des changements radicaux dans l'approche du Canada. Lorsque j'entends le ministre Guilbeault protester que, même avec le plafond d'émissions proposé, la production de pétrole et de gaz augmentera de 16 %, il est difficile de demeurer optimiste », a déclaré la cheffe Elizabeth May. « Nous savons ce qu'il faut faire et cela commence par l'établissement d'une date d'arrêt progressif de la production de sables bitumineux. Mettre fin à la production de sables bitumineux d'ici 2030 tout en développant rapidement les énergies renouvelables est notre seule option. Si le plan présenté par le Parti vert en 2019, Mission possible, avait été mis en œuvre, nous serions en bonne voie pour une transition complète. Nous avions proposé que le Canada cesse d'importer du pétrole étranger et n'utilise que des ressources locales dans le cadre de ses efforts pour éliminer progressivement les combustibles fossiles, mais les Libéraux étaient trop occupés à essayer de satisfaire l'Alberta en gaspillant 34 milliards de dollars pour la construction de l'oléoduc Trans Mountain, qui n'est pas rentable. »
Le manque de financement et les retards dans les programmes ont laissé le Canada loin derrière, puisque les émissions entre 1990 et 2022 ont en fait augmenté de 16 %.
« Le rapport confirme ce que les activistes pour le climat annoncent depuis des années : les mesures climatiques du gouvernement fédéral sont non seulement inadéquates, mais aussi mal gérées », a ajouté le député Mike Morrice. « Il est essentiel que le Canada améliore la fiabilité des estimations de réduction des émissions et adopte une approche pour évaluer l'impact de chaque mesure. Chaque dollar dépensé devrait permettre de tenir les promesses de réduction des émissions et d'aider le Canada à atteindre ses objectifs. »
Le Parti vert demande au gouvernement fédéral de donner suite immédiatement aux recommandations du commissaire à l'environnement, en particulier :
- Augmenter la fiabilité des estimations de réduction des gaz à effet de serre pour chaque programme et veiller à ce que les décisions soient fondées sur des données exactes.
- Établir un cadre gouvernemental pour l'évaluation de la rentabilité des mesures climatiques en publiant des données claires sur le coût par tonne de carbone réduite pour chaque initiative.
- Amasser et communiquer des données désagrégées afin d'évaluer la portée des programmes, notamment en aidant les communautés marginalisées et mal desservies à accéder aux programmes climatiques.
Daniel Green, co-porte-parole du Parti vert en matière d'environnement et de changements climatiques, a souligné le besoin de transparence dans le suivi des progrès réalisés en matière d'émissions : « Les Canadiens ont besoin de voir une stratégie claire et de constater les progrès accomplis en matière de climat. Les vagues promesses actuelles ne suffisent pas. Nous demandons la transparence des données afin que la population puisse voir et croire que le gouvernement fait réellement des progrès. Les Canadiens n’accepteront pas que notre plan climatique soit vague et ne rende pas de comptes, d'autant plus que nous sommes confrontés à des impacts climatiques de plus en plus importants. »
Il ne reste que six ans au Canada pour atteindre ses objectifs. Le temps presse. Le Parti vert du Canada reste déterminé à faire pression pour une action accélérée et une responsabilisation afin de relever ce défi crucial pour les prochaines générations.
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