OTTAWA – Le premier ministre Harper a défendu la sécurité du trafic
pétrolier sur le littoral de la Colombie-Britannique lors d'une entrevue
accordée à une émission de radio de Calgary jeudi, usant même de comparaisons
avec celui de Terre-Neuve. La députée de Saanich—Gulf Islands, Elizabeth May,
a noté que le premier ministre avait sans doute besoin d'un cours accéléré sur
la dynamique marégraphique et géophysique. « S'il ne comprend pas le
problème, c'est parce qu'il s'est maintenu dans l'ignorance sur la
question », a déploré May. « L'ignorance n'est jamais une
excuse. »
Les eaux côtières de Terre‑Neuve et de la Colombie‑Britannique sont profondément
différentes. Une nappe de pétrole déversée au large de Terre‑Neuve serait en
grande partie transportée vers l'Est, en haute mer. En revanche, un déversement
de pétrole au large de la Colombie‑Britannique serait pris dans les flots
tumultueux des eaux situées entre la côte et Haïda Gwaii, provoquant une
catastrophe sur les deux rives, et mettrait en péril les industries de la pêche
et du tourisme aujourd'hui florissantes. « La topographie du littoral de
la Colombie‑Britannique le rend extrêmement vulnérable aux déversements de
pétrole; c'est pourquoi il est protégé par un moratoire sur le trafic pétrolier
depuis plus de 30 ans. Je suis profondément déçue que le premier ministre
ne comprenne pas cela », a renchéri May.
Le moratoire sur les pétroliers au nord du littoral de la
Colombie-Britannique a été instauré en 1972 à la suite d'un accord
provincial-fédéral. Le Parti vert du Canada a demandé à maintes reprises au
gouvernement de légiférer pour fermer la région aux pétroliers, notamment en
raison de l'éventuelle augmentation du trafic de pétroliers qui accompagnerait
l'expansion de l'activité pétrolière dans les sables bitumineux de l'Alberta.
Les eaux du détroit d'Hécate et du bassin de la Reine‑Charlotte sont
exceptionnellement houleuses et produisent des vagues qui figurent parmi les
plus hautes de la planète, ce qui rend un déversement de pétrole pratiquement
inévitable.
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Renseignements :
Rebecca Harrison
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