les administrations provinciales et fédérales et les organismes doivent représenter les citoyens, pas les pétrolières
OTTAWA – La semaine n’aura pas été bonne pour les Canadiennes et les Canadiens qui ont à cœur l’environnement. En effet, l’industrie pétrolière et gazière de la côte Est a franchi un pas de plus vers l’exploitation du golfe du Saint-Laurent un peu avant l’important jalon qui sera atteint aujourd’hui dans la croisade des conservateurs de Harper pour affaiblir le processus d’évaluation environnementale.
Mercredi, l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers, un organisme de réglementation du forage en mer, a émis un « appel de candidatures » pour la portion du Saint-Laurent située dans les eaux de Terre-Neuve, donnant aux sociétés d’hydrocarbures jusqu’au 15 octobre pour exprimer leur intérêt pour l’exploration et l’exploitation de parcelles du golfe.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, cet appel de candidatures survient avant même que l’Office n’ait complété son évaluation environnementale stratégique du sud de Terre-Neuve (EES du sud de T.-N.-L.) visant à déterminer s’il serait adéquat de procéder à l’exploitation pétrolière et gazière dans les eaux du golfe de Terre-Neuve.
Pendant ce temps, aujourd'hui est la dernière journée pour soumettre à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE) un argument contre l’élimination des activités d’exploitation pétrolière et gazière comme « projets désignés » au sens du Règlement désignant les activités concrètes de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale.
« Depuis que Harper a entrepris de paver la voie aux industries de l’extraction dans l’ensemble du nord du Canada, un effort concerté a vu le jour pour faire la même chose dans le golfe du Saint-Laurent pendant que la population regarde ailleurs », a dit la chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich—Gulf Islands Elizabeth May. « Nous en savons très peu au sujet de la date butoir d’aujourd’hui pour maintenir l’évaluation environnementale pour les processus d’exploration dévastateurs. D’un océan à l’autre, avec un tel scénario, le pays se dirige droit vers une catastrophe environnementale majeure. »
La coalition Save Our Seas and Shores a écrit à Max Ruelokke, le président de l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador, pour exprimer sa consternation et de graves inquiétudes en lien avec l’appel de candidatures, plus particulièrement avant le début de l’EES du sud de T.-N.-L.
« L’Office semble vouloir ignorer complètement les dommages causés par les levés sismiques, le forage exploratoire et l’exploitation pétrolière et gazière en mer, notamment ceux qui touchent les écosystèmes marins », a rappelé Mary Gorman, porte-parole de la Coalition. « Si l’Office n’est pas disposé à adopter une approche légitime, prudente et axée sur les écosystèmes en tant qu’organisme de réglementation pour la sécurité de l’environnement dans les eaux du golfe, nous devrions songer à modifier son mandat afin de faire place à un organisme en mesure de véritablement réglementer. »
L’International Ocean Noise Coalition a écrit à John McCauley, directeur de l’ACEE, au nom de plus de 150 organisations environnementales non gouvernementales préoccupées par les impacts de la pollution sonore des océans sur les écosystèmes marins et leurs ressources biologiques.
« Nous vous implorons d’inclure les activités pétrolières et gazières, y compris les levés sismiques et le forage exploratoire, dans les “projets désignés” au sens du Règlement désignant les activités concrètes (LCEE 2012). Exclure ces pratiques potentiellement dangereuses du processus d’évaluation environnementale irait à l’encontre des preuves scientifiques qui s’accumulent […] ainsi que de la pratique de plus en plus répandue parmi les nations et les organisations intergouvernementales.
« Aujourd’hui, la majorité des scientifiques recommandent une approche de gestion écosystémique. Le gouvernement du Canada a régulièrement exprimé son soutien pour la gestion écosystémique, mais tout porte à croire qu’il n’en tient pas compte lorsqu’il est question d’évaluation environnementale, notamment en ce qui a trait aux levés sismiques. »
« Avec les activités en mer et autres processus d’extraction en cours au Canada, tout est désormais ouvert au développement, à moins que les citoyennes et les citoyens ne se lèvent pour défendre et protéger les endroits qui leur tiennent à cœur », a conclu May.
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Renseignements :
Debra Eindiguer
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