« Le Canada est en voie de rater ses cibles » – Elizabeth May est d’accord avec l’évaluation de la commissaire à l’environnement

(OTTAWA) – La commissaire à l’environnement et au développement durable, Julie Gelfand, a déposé aujourd'hui trois rapports au Parlement : l’un sur la salmoniculture, l’autre sur la préservation de la biodiversité, et un troisième sur le degré de préparation du Canada à la mise en œuvre du programme des Nations Unies en matière de développement durable. Il ressort des trois rapports que le gouvernement passe à côté de ses engagements envers les Canadiens et la communauté internationale.

« Ces rapports révèlent des échecs dans des domaines cruciaux, a déclaré la cheffe du Parti vert du Canada et députée de Saanich-Gulf Islands, Elizabeth May. Les populations de saumon sauvage demeurent en péril sur les côtes de l’Atlantique et du Pacifique.  Et les mesures de protection des saumons sauvages contre les agents pathogènes déversés par les usines à poissons nocives, contre les maladies ou contre différentes autres substances toxiques sont insuffisantes.

« Nous devons fermer les usines d’élevage à enclos ouverts et les déplacer à l’intérieur des terres. Commençons tout d’abord par mettre en œuvre les recommandations présentées en 2012 par la Commission Cohen et, d’ici là, suivons l’exemple de l’État de Washington, qui ne délivre plus de permis de salmoniculture, a poursuivi Mme May.

« La commissaire indique qu’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) n’est pas sur la bonne voie pour atteindre plusieurs des cibles de protection de la biodiversité de Canada 2020, notamment en ce qui a trait à la diminution des niveaux de pollution des eaux canadiennes et au rétablissement d’écosystèmes aquatiques sains. ECCC a par exemple supprimé l’échéance de 2025 pour la réduction des niveaux de phosphore dans le lac Érié, ce qui représente un recul.

« En fait, nous manquons de leadership, de supervision et des capacités appropriées pour évaluer les risques, a déclaré Mme May. La commissaire illustre très clairement ce point lorsqu’elle dit qu’il est "difficile de progresser lorsqu’il y a 10 mains sur le volant". Nous devrions suivre l’exemple de l’Allemagne, qui s’est dotée d’une stratégie de développement durable pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. Pensons aussi à la Suisse, qui a intégré les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies dans neuf domaines d’actions clés. Bref, nous savons que c’est possible. »

Mme May a encouragé le ministre de Pêches et Océans Canada, Dominic LeBlanc, de modifier le cadre réglementaire qui régit la vie marine et les littoraux.  « Il y a un conflit d’intérêts au cœur même de Pêches et Océans Canada : le ministère a le mandat à la fois de protéger nos littoraux et les stocks de poissons, et d’encourager la croissance économique par le biais de l’expansion de l’aquaculture. Et les faits semblent démontrer que le ministère a davantage à cœur son mandat économique que son rôle de réglementation environnementale.  C’est la raison pour laquelle je recommande que le mandat de promotion de la croissance économique soit confié à Agriculture Canada, afin que le ministère de Pêches et Océans Canada puisse ainsi assumer correctement son mandat de protection de l’environnement. »

« Le Parti vert du Canada soutient qu’il est dans l’intérêt du pays de fournir un leadership national en matière de politique environnementale et de développement durable.  Les bonnes intentions déclarées par le gouvernement Trudeau doivent aller de pair avec un travail consciencieux de la part de scientifiques et d’ingénieurs compétents et avec la mise en œuvre de saines pratiques de gestion – les activités de relations publiques qui servent à l’autopromotion et la participation à des conférences ne sont pas suffisantes. »

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