Elizabeth May presse le premier ministre, avant son départ pour Bruxelles, de se souvenir de l'apport du Canada au maintien de la paix

(OTTAWA) – La cheffe du Parti vert, Elizabeth May, incite aujourd’hui le premier ministre Justin Trudeau à rejeter « publiquement et énergiquement » les demandes insistantes d’accroissement des dépenses militaires adressées par le président Donald Trump aux pays membres de l’OTAN. Elle soutient que le prochain sommet de l’OTAN à Bruxelles offre au Canada une bonne occasion de réaffirmer son engagement envers le maintien de la paix et de s'imposer de nouveau en tant que voix respectée parmi les pays membres de cette organisation.

« Pendant près de 10 ans, les conservateurs de Stephen Harper ont tout fait pour faire dérailler la diplomatie canadienne. L’arrivée au pouvoir de M. Trudeau a permis d’espérer un retour à la tradition instaurée par le premier ministre Pearson, mais nous avons encore beaucoup de chemin à faire avant d’y parvenir, a dit Madame May. Actuellement, le Canada consacre 0,26 % de son PIB à l'aide étrangère. C’est la moitié moins du pourcentage consacré sous les gouvernements de Pierre Trudeau et de Brian Mulroney. Et c’est bien loin des 0,7 % ciblés par Lester B. Pearson en 1968.

L'OTAN a vu le jour après la tourmente de la Seconde Guerre mondiale et au début de la Guerre froide. Le monde était alors fortement divisé et la menace imminente d’une guerre nucléaire a rendu plus apparente que jamais l’absurdité des guerres et de leurs causes. Le premier ministre Pearson, le plus grand ambassadeur de paix de l'histoire du Canada, a vu cela très clairement et a exhorté les démocraties avancées à aider à réduire la pauvreté, à soutenir les groupes marginalisés et à favoriser la démocratie partout dans le monde. Il s’agissait d'assurer la stabilité et la paix que souhaitait la population du monde entier. »

Le fait que Donald Trump tente de nous emmener dans la direction opposée n'est pas une surprise. Il demande ainsi que les membres de l'OTAN paient intégralement deux pour cent de leur PIB afin de partager « le poids de la gestion d’un environnement dont la sécurité est incertaine ». Le premier ministre devrait parler de la source réelle de l'acrimonie dans le monde – le contraste frappant entre les nations riches et pauvres – et rehausser la barre en demandant que l'OTAN fasse du désarmement nucléaire une priorité. Il devrait aussi suivre la recommandation du Rassemblement canadien pour une convention sur les armes nucléaires, qui encourage le « Canada à exercer son leadership au sein de l'OTAN pour réaliser la dénucléarisation de l'Alliance et faire en sorte qu'elle se conforme à l'objectif d'un monde sans armes nucléaires ».

Dans un monde de plus en plus persuadé que « la force prime le droit » et dans lequel des « hommes forts » revendiquent encore plus de territoire et de pouvoir – Putin, Erdogan, Jinping, notamment – le monde a désespérément besoin d'une voix pour rappeler à la communauté internationale que nous devons coopérer et prendre les mesures nécessaires pour assurer la coexistence pacifique de tous les peuples. Bono avait raison de le dire, le monde a besoin de plus de pays comme le Canada. N'ayons pas peur de parler haut et fort. »

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