Démocratie turque en crise : le Parti vert demande au gouvernement Harper d’expliquer son silence

OTTAWA – La chef du Parti vert Elizabeth May, députée de Saanich‑Gulf Islands, a aujourd’hui exprimé sa consternation devant le silence écrasant des Conservateurs de Stephen Harper face à la détérioration de la situation politique en Turquie, à la suite de brutales interventions policières contre des manifestants pacifiques.

Tout a commencé lorsque des manifestants ont voulu stopper la destruction du dernier espace vert peuplé d’arbres au centre d’Istanbul, le parc Gezi, destiné à accueillir la construction d’un centre commercial. La police turque, lourdement armée, est tombée dans la démesure en utilisant gaz lacrymogènes et balles de caoutchouc contre les manifestants, multipliant les blessés et les personnes hospitalisées. Cette intervention a déclenché à son tour, partout au pays, des manifestations encore plus nombreuses contre la détérioration continue des droits civils et de la liberté de la presse sous le gouvernement du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

 

La Turquie s’est taillé la triste réputation de garder dans ses prisons plus de journalistes que n’importe quel autre pays. Ses grandes organisations médiatiques ont, dans l’ensemble, passé sous silence les quatre journées de protestation civile pendant lesquelles une première personne a récemment perdu la vie. Le silence des grands médias a donc été comblé par l’information transmise par les médias sociaux, que le premier ministre Erdogan a qualifiés de « menaces sociales ». Le président de la Turquie, Abdullah Gul, a adopté une approche plus conciliante en affirmant que les manifestations pacifiques sont un droit démocratique.

« Les médias sociaux ne sont pas une menace, ni en Turquie ni ailleurs. Ce sont les gouvernements qui pensent autrement. Parce qu’ils sont majoritaires au pouvoir, ils tentent de se dérober, entre les élections et pendant celles‑ci », a commenté Mme May.

Le porte‑parole en matière d’affaires internationales, Eric Walton, a invité le gouvernement turc à démontrer qu’il mérite de faire partie de l’Union européenne en prêtant l’oreille aux voix démocratiques et en se laissant instruire par elles – parce que c’est de cette façon qu’il lui faudra agir si son objectif de se joindre à l’Union européenne vient à se réaliser.

Personne‑ressource :

 

Kathleen O’Hara
[email protected]
613-400-8444