« La pandémie de COVID-19 révèle de graves lacunes en matière de sécurité alimentaire aux niveaux national et international », affirme le député vert Paul Manly

NANAIMO - Paul Manly (député de Nanaimo-Ladysmith), porte-parole du caucus vert pour l'agriculture et l'agroalimentaire, met en garde contre les graves menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire tant au niveau national qu'international. 

Paul Manly a déclaré que les événements entourant l'achat d'équipements de protection individuelle (EPI) pendant la pandémie de COVID-19 montrent comment les chaînes d'approvisionnement qui s'étendent à l'autre bout de la planète peuvent s'avérer mortelles en temps de crise. Nous constatons déjà des signes que la production alimentaire diminue alors que la demande demeure élevée. 

Cette semaine, le chef du Programme alimentaire mondial des Nations unies a averti que le monde est « à la veille d'une pandémie de faim » qui pourrait conduire à « de multiples famines de proportions bibliques » dans quelques mois si des mesures immédiates ne sont pas prises. Au Canada, la fermeture de l'usine de viande Cargill au sud de Calgary en raison de l’épidémie de coronavirus parmi les travailleurs a mis en évidence la fragilité de la production et de l'approvisionnement des exploitations agricoles nationales. Mardi, l'administration Trudeau a annoncé qu'elle allait réduire les exportations de viande bovine afin de répondre à la demande alimentaire canadienne.

 « La réalité est qu'ici, sur l'île de Vancouver, nous n'aurions un approvisionnement alimentaire que pour trois jours si les ferries arrêtaient de fonctionner », a déclaré M. Manly.  « Cette pensée donne à réfléchir. La pandémie nous montre où se situent les faiblesses : dans la gestion de la chaîne d'approvisionnement, dans la centralisation de la transformation et dans les carences de la société. Alors que nous tirons les leçons de cette crise et que nous entrons dans la phase de reprise, nous devons rechercher les possibilités de décentraliser la production et la transformation des aliments afin de renforcer la sécurité alimentaire ici au Canada. »

M. Manly précise qu'au cours des dernières années, les conflits commerciaux et l'évolution des conditions environnementales ont présenté un environnement décisionnel difficile pour les agriculteurs. Aujourd'hui, la pandémie de COVID-19 a retardé l'arrivée de travailleurs étrangers temporaires, créant un nouveau problème sur la façon de cultiver avec une main-d'œuvre considérablement réduite. 

 « Ajoutez à cela les inondations, les sécheresses et les incendies provoqués par l'urgence climatique et il n'est pas difficile d'imaginer à quelle vitesse la chaîne d'approvisionnement alimentaire du Canada pourrait être interrompue. Cette situation mettrait gravement en danger la population canadienne, » a-t-il déclaré.

Selon Statistique Canada, en 2018, les travailleurs étrangers temporaires (TET) sont venus de plus de 100 pays pour occuper 54 734 emplois dans 3 846 exploitations agricoles, principalement en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec. La majorité d'entre eux (65 %) travaillaient dans de grandes exploitations agricoles (dont les revenus s'élevaient à 2 millions de dollars ou plus). Cette semaine, la CBC a rapporté que de nombreux agriculteurs canadiens craignent que l'arrivée tardive des TET due à COVID-19 n'entraîne une diminution de la production, des pénuries alimentaires potentielles et une hausse des prix pour les consommateurs.

« Il est temps de revoir notre approche de l'agriculture au Canada, » a déclaré Jo-Ann Roberts, chef par intérim du Parti vert. « Ici, dans les Maritimes, les producteurs de fruits ont été frappés par un gel dévastateur en 2018, puis l'ouragan Dorian a frappé en septembre. Maintenant les plantations sont retardées par l'attente des TET. »

« Ces défis climatiques ne feront qu'empirer. C'est pourquoi nous devons nous adapter rapidement. Si le modèle des grandes entreprises agroalimentaires nous a permis jusqu'à présent de disposer d'une offre alimentaire abondante, le moment est venu d'investir dans des exploitations agricoles biologiques locales de plus petite taille dans tout le pays. De cette façon, les provinces et les territoires peuvent se préparer à localiser la production et l'approvisionnement autant que possible afin d'être plus autosuffisants en cas d'urgence. »

Le recensement agricole canadien de 2016 révèle une augmentation de trois pour cent du nombre total de jeunes exploitants agricoles dans tout le pays. Il s’agit de la première augmentation depuis 1991. 

« Alors que les générations d'agriculteurs plus âgés prennent leur retraite, nous devons soutenir et encourager les jeunes agriculteurs à prendre la relève, » a déclaré M. Manly. « Ce faisant, saisissons l'occasion de promouvoir et d'encourager des pratiques agricoles plus durables qui, en fin de compte, assureront la mise en place une chaîne d'approvisionnement plus solide, plus saine et plus résistante. »

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