Les verts demandent au gouvernement fédéral d’abandonner le nucléaire au profit des énergies renouvelables

OTTAWA — Dans la foulée d'une annonce récente du gouvernement fédéral faisant état de son intention d'investir 20 millions de dollars dans la société ontarienne Terrestrial Energy en vue de développer le réacteur intégral à sels fondus (en anglais Integral Molten Salt Reactor, IMSR), les députés du Parti vert ont écrit au ministre des Ressources naturelles, Seamus O'Regan, et au ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, Navdeep Bains, pour leur demander de reconsidérer les investissements dans une technologie nucléaire nouvelle et non éprouvée.

« Il est évident que le Canada doit rapidement réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), comme l'exige le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) », déclare la leader parlementaire du Parti vert, Elizabeth May (députée de Saanich Gulf-Islands). « Cependant, faire le choix d'investir dans une nouvelle technologie nucléaire qui n'a pas encore fait ses preuves est irresponsable sur le plan financier et n’apporte rien sur le plan durable. En fait, cela nous entraîne dans une mauvaise direction. Les petits réacteurs nucléaires modulaires n'ont aucunement leur place dans un plan visant à atténuer les changements climatiques alors qu'il existe des solutions plus propres et moins coûteuses. »

Une étude canadienne révélait dernièrement que l'énergie provenant de ces petits réacteurs coûterait jusqu'à dix fois plus cher que les énergies renouvelables. Les verts exhortent le gouvernement fédéral à évaluer tous les investissements énergétiques sur la base d'un même ensemble de mesures se basant sur trois questions clés :

  • Pour chaque dollar investi, combien de tonnes de GES sont évitées?
  • Pour chaque dollar investi, combien d'emplois sont créés?
  • Quel est l'échéancier réel entre le financement initial et l'obtention de résultats?

« En utilisant ces mesures, le nucléaire finira au bas de toutes les hiérarchies d'investissements énergétiques, poursuit Mme May. Les options gagnantes seront toujours les investissements dans la modernisation des bâtiments pour l'efficacité énergétique et les investissements dans les énergies renouvelables. »

L'édition 2020 du World Nuclear Industry Status Report, le rapport sur l'état de l'industrie nucléaire dans le monde, indique que l'énergie nucléaire se développe trop lentement pour faire face à la crise climatique et crée moins d'emplois que les énergies renouvelables comme le solaire, l'éolien, l'énergie de quartier et la géothermie.

« Nous devons faire face à la réalité du nucléaire », affirme pour sa part Jenica Atwin, députée de Fredericton. « Ce gouvernement continue à parodier les points de discussion de l'industrie alors que notre histoire et notre expérience du nucléaire ont montré qu'il n'est ni propre, ni bon marché et que nous n'avons pas de temps à perdre avec une distraction aussi dangereuse. »

* Pièce jointe : Lettre adressée aux ministres

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