Budget 2024 : Des demi-mesures insuffisantes, affirment les Verts

Ottawa, ON - Les Canadiennes et les Canadiens espéraient que le budget fédéral résoudrait la crise du logement, offrirait un régime universel d'assurance-médicaments, réduirait les coûts, protégerait leurs communautés et s'attaquerait aux facteurs systémiques des inégalités et des changements climatiques. 

Au lieu de cela, le budget d'aujourd'hui se contente de simplement cocher des cases en présentant une série de demi-mesures qui ne répondent pas à l'ampleur des défis auxquels la population canadienne est confrontée. Les demi-mesures alimentent le cynisme et la méfiance à l'égard des institutions. Ce budget était l'occasion d'amorcer un changement systémique pour relever les défis auxquels le pays est actuellement confronté. Les libéraux n'ont pas réussi ce test.

« Ce budget ressemblait à un budget idéal, avec tant de mentions de nos demandes clés sur le climat, le logement et l'inégalité, jusqu'à ce que nous entrions dans les détails », a déclaré la chef de file du Parti vert Elizabeth May. « Des défis majeurs ont été mentionnés, mais rien n'a été résolu. »

Le lancement de la prestation canadienne d'invalidité, attendue depuis longtemps, en est un excellent exemple.

« Après des années de plaidoyer aux côtés des personnes en situation de handicap pour que la prestation canadienne d'invalidité soit entièrement financée et immédiatement mise en œuvre, j'ai été soulagé de la voir enfin incluse dans le budget 2024 », a déclaré Mike Morrice, député de Kitchener-Centre. « Mais avec l'allocation maximale plafonnée à 200 $ par personne par mois, les prestations retardées jusqu'en juillet 2025 et l'admissibilité limitée au très petit nombre de personnes qui reçoivent le crédit d'impôt pour les personnes en situation de handicap, cela ne va pas les sortir de la pauvreté imposée par la loi. »

Les Verts continueront à faire pression non seulement pour que la prestation soit financée de manière adéquate, mais aussi pour que l'éligibilité soit élargie.

De même, le budget ne prévoit pas de régime universel d'assurance-médicaments et n'est guère plus qu'une façade. Le budget ne permet pas non plus au gouvernement de se remettre à construire des logements sociaux au rythme et avec l'ampleur nécessaires, ce qui signifie que des millions de personnes continueront d'être en difficulté dans les années à venir. 

Les Verts préconisent depuis longtemps des mesures qui non seulement augmentent l'offre de logements, mais qui se concentrent sur la construction de logements véritablement abordables pour les personnes à faible revenu. Il s'agit notamment de doubler le nombre de logements abordables grâce à des investissements prévisibles, à grande échelle et continus. Après 30 ans de sous-investissement de la part des Libéraux-Conservateurs, le logement social ne représente plus que 3 % des logements au Canada, ce qui le place tout en bas de l'échelle des pays du G7.

Par ailleurs, le refus du gouvernement d'imposer une taxe exceptionnelle sur les profits gigantesques des compagnies pétrolières et gazières montre une fois de plus que les lobbyistes de l'industrie sont aux commandes, alors que les Canadiennes et les Canadiens doivent se préparer à ce qui pourrait bien être la pire saison d'incendies et de sécheresse de l'histoire récente. 

« On peut également ajouter que le budget n'aborde pas fondamentalement l'adaptation aux perturbations climatiques qui touchent directement de plus en plus de personnes », a déclaré Luc Joli-Cœur, porte-parole du Parti vert en matière de finances. « Nous avons besoin de plus d'argent pour les systèmes d'alerte précoce, la lutte contre les incendies et les infrastructures de protection et de remplacement. »

Les crises actuelles sont le résultat de décennies de choix politiques des Libéraux et des Conservateurs faits à l'insu et sans le consentement de la majorité de la population canadienne par des élites qui prétendent s'occuper de la classe moyenne de ce pays. 

« Des doreurs d'image bien payés font maintenant dire aux Libéraux que ce budget est une question d'équité. Malheureusement, ils ont oublié le mot justice quelque part là-dedans », a déclaré Jonathan Pedneault, chef adjoint du Parti. « Pendant trop longtemps, les gens ont reçu un mauvais accord de la part de mauvais gouvernements travaillant pour les grandes entreprises. Il était temps de renverser la vapeur et de les faire payer. Sans surprise, ce budget n'est pas à la hauteur. »

L'aggravation continue de la crise des inégalités a un coût élevé pour l’ensemble de la population canadienne et pour notre avenir. Les 20 % des personnes les plus riches détiennent aujourd'hui plus de 67 % de la valeur nette totale du Canada, alors que les 40 % les plus pauvres n'en possèdent que 2,7 %. 

Entre 2009 et 2021, le revenu net ajusté des entreprises canadiennes a plus que doublé, tandis que leurs marges bénéficiaires ont augmenté de 42 %. Pendant ce temps, en valeur monétaire ajustée, la taille de leurs actifs a augmenté de 100 %, passant d'un montant stupéfiant de 14 000 milliards de dollars à un montant indéfendable de 28 000 milliards de dollars. Pourtant, pendant ce temps, les revenus totaux de l'emploi n'ont augmenté que de 24 % au cours de la même période. 

Il s'agit ni plus ni moins d'une crise. Elle justifie des changements fondamentaux.

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