Gord Downie, musicien et défenseur de l’eau :
Pendant des milliers d’années, les lois de la nature dictaient que tous pouvaient se déplacer librement sur les lacs et cours d’eau. Forts de cette tradition ancestrale, les Canadiennes et les Canadiens ont toujours bénéficié de ce même droit de naviguer librement sur les lacs et cours d’eau pour parcourir notre vaste territoire. Nous sommes libres d’aller et venir sur l’eau, et ce, peu importe la raison. Riches ou pauvres, citoyens de la ville ou de région éloignée, tous avaient le même droit.
Ce nouveau projet de loi vient modifier la donne. Notre revendication aux rivières et cours d’eau du Canada est antérieure à la fondation même de notre pays. Voilà déjà quatre ans que ce gouvernement tente par tous les moyens de nous arracher ce droit détenu par tous les citoyens du pays pour le réserver à une petite élite. Si ce projet de loi est adopté, ils auront enfin obtenu ce qu’ils désirent. Le transfert de nos droits sera chose faite.
Cette attaque contre nos droits sous prétexte d’éliminer le « fardeau administratif » est en fait une manœuvre visant à expulser les citoyennes et les citoyens préoccupés de la discussion entourant la santé et la sécurité de nos cours d’eau et des collectivités. En réalité, cette attaque contre la Loi sur la protection des eaux navigables est une attaque contre toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, contre nos processus et contre notre démocratie (ou ce qu’il en reste).
Leslie Feist, auteure-compositrice-interprète récipiendaire d’un Juno :
J’ai eu la chance de découvrir la Loi sur la protection des eaux navigables ainsi que le risque que nous courrons de perdre sa protection historique. Cette loi protège notre droit âprement acquis de voyager librement dans notre propre pays et garantit que personne ne viendra entraver notre passage avec un câble, un barrage, une route ou toute autre forme d’obstacle sans tenir au préalable une série de consultations publiques. En perdant la protection de la Loi sur la protection des eaux navigables, nous perdons aussi l’occasion d’étudier les impacts du développement débridé et irresponsable sur nos poissons, nos milieux sauvages, nos collectivités et nos vies. Dorénavant, n’importe qui pourra prendre une pelle mécanique et creuser des trous dans nos lacs et cours d’eau.
Mark Mattson, président et gardien du lac Ontario :
Depuis plus de cent ans, la Loi sur la protection des eaux navigables protège le droit de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens de sillonner notre vaste pays en empruntant la multitude de lacs et de cours d’eau qui le parcourent de part et d’autre. Aujourd’hui, le gouvernement fédéral choisit de ne plus protéger ce droit universel. En éliminant les « eaux » de la Loi sur la protection des eaux navigables, le gouvernement vide une de nos plus anciennes lois de toute sa substance. Je suis convaincu que nos dirigeants n’ont pas saisi toute l’ampleur des répercussions engendrées par ce geste. Les gens vont souffrir.