Il n’est guère surprenant que la Journée mondiale des réfugiés, établie par l’ONU en 2000 pour sensibiliser les nations à la situation critique des réfugiés, se focalise cette année sur l’impact de la guerre sur les familles. Le message clé est celui‑ci : « Une famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop ». L’ONU demande à ceux parmi nous qui vivent en sécurité de s’imaginer comment ils se sentiraient si leur famille se retrouvait déchirée par la violence, s’ils étaient séparés de leurs enfants et s’ils voyaient l’œuvre de leur vie complètement détruite.
Cette sensibilisation au sort des réfugiés est particulièrement pertinente et déchirante au regard du nombre croissant de réfugiés syriens, après deux ans de guerre civile. D’après UNICEF Canada, près de sept millions de personnes sont touchées – plus de la moitié d’entre elles, soit quatre millions, étant des enfants. Près de deux millions de réfugiés vivent maintenant dans des conditions extrêmes dans les pays voisins. Encore une fois, la moitié d’entre eux sont des enfants.
Les réfugiés quittent rarement leurs foyers de leur plein gré. Ils le font pour échapper au danger et à l’intolérable dans l’espoir de trouver un ailleurs meilleur. C’est pourquoi les décisions des Conservateurs de Stephen Harper, ces dernières années, en matière d’aide aux réfugiés, se sont révélées particulièrement inappropriées, allant à contre‑courant de la politique antérieure canadienne, humaine et admirée.
Le projet de loi C‑31 a été adopté il y a un an, jugeant que les hommes, les femmes et les enfants de plus de 16 ans qui entrent au Canada de façon « irrégulière » peuvent être placés en détention pour une période pouvant aller jusqu’à un an. Peu après, tous les réfugiés se sont vu refuser les soins de santé de base – des soins prénataux au dépistage du cancer – sauf si leur maladie est une menace pour la société. À la suite d’une opposition intense, les Conservateurs ont reculé quelque peu, et certains réfugiés ont retrouvé la couverture de soins médicaux qu’ils avaient perdue; mais un trop grand nombre d’entre eux se trouvent encore dépourvus de toute assurance médicale.
Le Parti vert du Canada accorde une grande valeur au tissu multiculturel du Canada. Historiquement, les nouveaux Canadiens ont enrichi notre société des talents et de l’énergie qui lui étaient nécessaires. Nous devons les accueillir de la façon la plus humaine, efficace et solidaire possible. Par ailleurs, les Verts sont d’avis qu’il faut au plus tôt engager un débat national sur l’ajout d’une catégorie « réfugié environnemental ». Le Canada doit collaborer et accueillir les victimes des répercussions des changements climatiques dans le monde, car ces répercussions s’aggravent de plus en plus.